Il fallut certainement longtemps au christianisme pour conquérir les campagnes et convertir "ces païens qu’étaient les paysans". Tôt, cependant, les moines s’établirent dans les forêts, qu’ils exorcisaient en les défrichant. Il arrivait que des monastères fussent fondés sur l’emplacement d’anciens bois sacrés. Dans la première moitié du VIe siècle, Benoît de Nursie vint s’installer avec ses compagnons sur le mont Cassin, au sommet duquel s’élevait un temple d’Apollon, au milieu d’une forêt touffue qui était un ancien nemeton.
Il est probable que saint Benoît ne fut pas le seul à "purifier" le pays en substituant au culte des « idoles » celui du Dieu unique.

A la même époque, Columba construisait son premier monastère dans la clairière d’un bois sacré en Irlande. Au fond des futaies, vivaient aussi les ermites (du grec ereinos, qui désigne un lieu désert), à l’imitation des anachorètes (ceux « qui se retirent à l’écart ») les ancêtres de tout le monachisme.

Celui qui fut appelé le « Premier Ermite » Saint Paul, contemporain de Constantin, fuit le monde pour venir vivre dans le désert de la Thébaïde, en Haute Egypte, peu avant Saint Antoine, le
«Père des moines ». Paul demeurait près d’un palmier au pied duquel coulait une source et se confectionna un vêtement avec ses feuilles.

Jacques Brosse  © 2001--2004 Asso Acteurs du Combat dit Lumeçon Service Fêtes Ville de Mons