Des
processions en l'honneur de sainte Waudru avaient déjà été organisées
peu après l'élévation de ses reliques.
Des comptes du 11e s. (en vue d'une réconciliation entre les
habitants de Mons et ceux de Boussu) font mention d'une procession et de
la "fierte" (Châsse) de sainte Waudru.
Les comptes de 1313-1314 mentionnent un "kar" pour
promener le corps de sainte Waudru. Les
processions en l'honneur de la Patronne de Mons sont donc une pratique
ancienne.
"Mais, écrit Jean Huvelle,
c'est surtout la peste de 1349 qui est à l'origine de notre procession
actuelle.
Pour obtenir la cessation du fléau, les autorités religieuses décident
d'implorer la miséricorde et l'assistance des saints protecteurs de la Cité.
Le 7 octobre 1349, le clergé et la population de Mons partent en
procession avec les reliques de Sainte-Waudru, vers les bruyères de Casteau, tandis que les Sonégiens les rejoignent avec le corps de Saint Vincent (Madelgaire).
On plaça les deux châsses sous un pavillon dressé près d'une croix, et le
Doyen du Chapitre de Soignies, Etienne Malion, célébra la messe en
l'honneur de la Sainte Trinité.
Huit
jours durant les corps saints demeurent associés et exposés à la vénération
populaire. |
Image pieuse (Collection Benoît
Van Caenegem) |
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Le mal cesse et la
reconnaissance des protégés et des survivants s'exprime dans une
procession annuelle d'abord fixée au premier dimanche d'octobre.
En raison des caprices de l'automne, on la transfère bientôt au
dimanche de la "Trinité", fête tombant en mai ou juin (1352)".
Les processions de l'époque étaient
bien plus longue que celle que nous connaissons aujourd'hui. Il
suffit, pour s'en rendre compte, de voir où étaient située les
cinq croix de pierre qui jalonnaient le parcours.
La première, à proximité de la Porte du Parc, la deuxième aux
bruyères de Casteau (SHAPE), la troisième à l'étang des Apôtres,
entre les portes de Nimy et d'Havré (Bâtiment du Nursing en cours
de démontage), la quatrième à la Croix-Place (Bas rue
de la Halle) et la cinquième à Cantimpret, soit à proximité du
Beguinage.
Plus tard, en 1526, une sixième croix fut dressée au bas de la rue
des Sars.
Devant ces croix étaient lus les miracles attribués à Sainte
Waudru. Le "Grand Tour" se déroula jusqu'à la
fin du XVIIe siècle. Il commençait vers cinq heures du matin,
juste après le premier office du jour de la Trinité.
Bien entendu, guerres et intempéries obligèrent parfois le
Chapitre montois à raccourcir le tour, soit en ne quittant pas
l'enceinte de la Ville, soit en processionnant les châsses de
leurs Patronne à l'intérieur même de la Collégiale. En 1674, les Chanoinesses décidèrent
la modification du Grand Tour. |