IntroductionLégende de St GeorgesLégende de Gilles de ChinLe Dragon occidentalLe Dragon orientalSt Georges@DoudouDragon@Doudou

A l'instant Georges monta sur son cheval, et se fortifiant du signe de la croix, il attaque avec audace le dragon qui avançait sur lui : il brandit Sa lance avec vigueur, se recommande à Dieu, frappe le monstre avec force et l'abat par terre : "jette, dit Georges à la fille du roi, jette ta ceinture ou cou du dragon ne crains rien, mon enfant". Elle le fit et le dragon la suivait comme la chienne la plus douce.

Or, comme elle le conduisait dans la ville, tout le peuple témoin de cela se mit à fuir par monts et par vaux en disant : " Malheur à nous, nous allons tous périr à l'instant !"

Alors saint Georges leur fit signe en disant :

" Ne craignez rien, le Seigneur m'a envoyé exprès vers vous afin que je vous délivre des malheurs que vous causait ce dragon : seulement, croyez en Jésus-Christ, et que chacun de vous reçoive le baptême, et je tuerai le monstre."

Alors le roi avec tout le peuple reçut le baptême, et saint Georges, ayant dégainé son épée, tua le dragon et ordonna de le porter hors de la ville.

Quatre paires de boeufs le traînèrent hors de la cité dans une vaste plaine.

Or, ce jour-là vingt mille hommes furent baptisés, sans compter les enfants et les femmes.

Quant au roi, il fit bâtir en l’honneur de la bienheureuse Marie et de saint Georges une église d'une grandeur admirable. Sous l’autel, coule une fontaine dont l’eau guérit tous les malades : et le roi offrit à saint Georges de l’argent en quantité infinie; mais le saint ne le voulut recevoir et le fit donner aux pauvres.

Alors saint Georges adressa au roi quatre avis fort succincts. Ce fut d'avoir soin des églises de Dieu, d'honorer les prêtres, d'écouter avec soin l’office divin et de n'oublier jamais les pauvres. Puis après avoir embrassé le roi, il s'en alla.

Toutefois on lit en certains livres que, un dragon allait dévorer une jeune fille, Georges se munit d'une croix, attaqua le dragon et le tua. (...)

De tous les livres que nous a légués le moyen âge, un des plus recherchés et des mieux accueillis fut, de l'aveu de tous, la Légende dorée *. Les manuscrits qu'en possèdent les bibliothèques publiques et particulières sont innombrables, et exécutés pour la plupart avec un luxe d'ornementation et un soin qui prouvent incontestablement le mérite dont jouissait


l'ouvrage de Jacques de Varazze, archevêque de Gênes, au XIII° siècle (1230-1298). Les éditions données par l'imprimerie, dans toutes lés langues, sous tous les formats, sont  nombreuses et la Légende pourrait le disputer par ses réimpressions avec les ouvrages les plus estimés. La Légende dorée est l'explication des offices célébrés durant l'année ecclésiastique. Les fêtes des saints revenant en plus grand nombre que les autres solennités dans l'Église, la vie des saints tient conséquemment la plus grande place du livre: il commence en effet par une instruction sur l'Avent , qui ouvre le cycle liturgique, et après avoir parcouru tout le cycle festival, il se termine par l'explication du dernier office contenu au Bréviaire; celui de la Dédicace des. Eglises.

* Le mot Légende a toujours signifié sujet de lecture, jusqu'au moment où une science quelconque l'a traduit par conte, fable. Il y a toutefois un aveu bon à recueillir et dont il faut prendre acte. En parlant d'Augustin Thierry, la Revue des Deux-Mondes dit que, dans les Légendes du moyen âge, a il y trouvait la VÉRITABLE HISTOIRE, et il avait raison : car la Légende est la tradition vivante, et trois fois sur quatre, elle est plus vraie que l'histoire. »

Jacques deVORAGINE, La Légende dorée (c. 1290), trad. J-B. M. Rose, Paris,Garnier-Flammarion.


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